Six jours après les attentats perpétrés à Nice le 14 juillet dernier, une gigantesque vague d’émotion a envahi les ruelles du village circulaire de Bram il y a quelques minutes …

 
Plus de 1000 personnes se sont en effet réunies ce soir, en silence, autour de Mme le Maire, de M. le Président du Département de l’Aude, du Préfet de l’Aude, et des personnalités locales pour rendre un vibrant hommage à Gisèle et Germain Lyon, Véronique Lyon, Michaël Pellegrini, Christiane et François Locatelli.
 
Au même moment, à l’unisson, la commune d’Herserange (en Meurthe-et-Moselle), dont était originaire une partie de cette famille disparue dans la terrible attaque de la Promenade des Anglais, pleurait également les siens …
 
Retrouvez ci-après le discours prononcé à cette occasion par Claudie Méjean, Maire de Bram :
 
Ils s’appelaient Gisèle, Germain, Michaël, Véronique, Christiane et François. Ils se sont rendus tous ensemble, en famille admirer le spectacle du feu d’artifice comme des milliers d’autres personnes en ce jour de fête nationale. Et c’est là, qu’ils ont croisé l’horreur, la folie meurtrière d’un homme, d’un barbare.
 
Notre ville pleure ces malheureuses victimes innocentes, une famille entière décimée.
 
Je veux ce soir vous faire part des très nombreux messages de condoléances envoyés à notre ville ces derniers jours de nombreuses communes voisines, d’anonymes ou de personnalités. Un registre de condoléances a été ouvert devant la mairie pour permettre à ceux qui le veulent de laisser un message à l’attention de cette famille meurtrie.
 
Gisèle et Germain étaient des bramais très appréciés et respectés. Un couple discret mais toujours disponible pour les autres tant dans leur vie professionnelle que personnelle. Des personnes d’humeur égale, toujours à l’écoute, souriants.
 
J’adresse au nom de l’ensemble du conseil municipal et de l’ensemble des bramais notre compassion, notre affection, notre sollicitude, à leur famille et leurs proches. Avec leurs enfants Christophe, Sylvie et Christelle, nous avons décidé de porter ce soir à nos mains des roses. Des blanches mais aussi des rouges signes de notre unité et de notre diversité.
 
Au même moment, la ville d’Herserange en Meurthe et Moselle, d’où sont originaires Christiane, Véronique, Michaël et François se recueille également.
 
Herserange et Bram unis, réunis dans une même émotion, une même pensée à l’égard des 84 victimes de cet attentat et des dizaines d’autres blessés et pour certains encore entre la vie et la mort.
 
Nous tous, citoyens, sommes rassemblés pour dire notre tristesse, notre effroi, notre désarroi, notre incompréhension, notre colère, mais aussi dire notre détermination : nous ne nous diviserons pas. Nous ne nous dresserons pas les uns contre les autres. Les terroristes échoueront. Ils ont le culte de la mort, mais nous, nous avons l’amour, l’amour de la vie.
 
Notre ennemi, c’est la haine. Nous resterons unis, unis sur l’essentiel : le respect mutuel et la tolérance. Nous vivrons avec une détermination renforcée face à l’obscurantisme et la violence. Notre liberté ne demande pas à être vengée, mais à être servie.
 
Pour Gisèle, Germain, Véronique, Michaël, Christiane et François, pour toutes ces innocentes victimes je vous demande de faire gagner notre amour de la vie sur la passion de la mort.
 
Je dois à présent vous lire le message des familles LYON, DIJOUX, SANCHEZ, PELLEGRINI et LOCATELLI transmis à votre intention et vous informer que les obsèques de Gisèle et Germain seront célébrées en notre ville le mercredi 27 juillet à 16h.
 
A vous présents pour cette marche blanche qui nous ont aussi pour certains témoigné leur peine et chagrin par téléphone, sms, texto, mails, sachez qu’ici le temps s’est arrêté un 14 juillet. Aujourd’hui il va falloir réapprendre à vivre avec ce lourd fardeau qu’est la perte d’un grand-père, d’une grand-mère, d’un papa, d’une maman, d’une épouse, d’un fils, d’un frère, des êtres irremplaçables qui resteront à jamais gravés dans nos cœurs et nos mémoires. Ne pouvant être avec vous, sachez que ce témoignage nous va droit au cœur et que d’oú ils sont, eux aussi vous en remercient.
 
Chers amis, unissons-nous dans cette atroce douleur et dans notre conviction que nous pouvons vaincre, marchons dans les rues de notre ville, en silence.