Le pouvoir religieux au Moyen-âge encadre les modes de vie et de pensée. Les églises deviennent alors des édifices structurants du paysage autour desquels se regroupent les populations. C’est ainsi que se forment les villages ecclésiaux sur plan circulaire dont on repère plusieurs phases de développement. Bram en est le plus emblématique et aujourd’hui le mieux conservé.

 

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Au Moyen-âge, l’agglomération s’organise en plusieurs cercles concentriques successifs autour de l’église, lui conférant l’apparence discale caractéristique qu’elle conserve aujourd’hui.

Un premier disque, d’un diamètre de d’environ 75 mètres se constitue au XIème siècle. Il est considéré comme un enclos villageois sous autorité ecclésiastique et déjà défendu par un fossé.

Au XIIème siècle ce diamètre double et passe à près de 150 mètres. Brom est désormais un « castrum » (lieu fortifié) sous domination seigneuriale. La localité possède un château, sans doute matérialisé par une tour en son épicentre. Elle est aujourd’hui disparue, mais on sait qu’elle servait encore de prison au XVIIIème siècle. Un doute persiste quant à l’autorité – religieuse ou laïque – fondatrice du noyau circulaire.

Au bas Moyen-âge, le diamètre de l’agglomération atteint environ 195 mètres, soit une superficie de trois hectares. C’est à cette époque que le château primitif est probablement transféré au nord de l’église. Brom se dote alors d’une nouvelle enceinte tandis qu’à l’extérieur se développent les habitations du faubourg, attesté dès le début du XIVème siècle. Le fossé annulaire qui entoure les fortifications villageoises est alimenté en eau grâce à la dérivation du ruisseau de la Preuilhe.

Les remparts seront détruits dans la seconde moitié du XVIIème siècle et le fossé extérieur – qui figure encore sur le cadastre napoléonien du XIXème siècle – sera comblé pour permettre la dernière ceinture d’habitations qui borde aujourd’hui l’avenue du Général de Gaulle et les rues de la ferronnerie, du Chanoine Andrieu et de Notre-Dame.

La localité conserve toutefois des vestiges de son développement médiéval.

De cette période subsistent deux pans de murs attribués à la fin du XIIIème siècle ou au début du XIVème siècle, inclus dans un édifice privé malheureusement très mal restauré. Percé d’un grand portail en arc brisé, constitué de larges claveaux soignés, la partie historique de l’édifice présente pourtant un appareillage caractéristique de l’époque gothique. Il est également ajouré par une petite fenêtre rectangulaire à lintheau chanfreiné. D’après la légende locale, il s’agirait du poste de garde de la garnison au Moyen-âge. Situé rue du portail, le bâtiment se trouvait à proximité de l’ancienne porte fortifiée dite « du midi » comme le laisse supposer la toponymie de la voie.

Une autre porte médiévale dite « d’Aquilon » devait s’élever à l’opposé, aux débouchés de l’actuelle rue Louis XIII, où demeure une plaque commémorative évoquant le passage de ce roi dans la première moitié du XVIIème siècle. Le monarque se serait déplacé dans la région pour contrer la révolte de Gaston d’Orléans et du Duc de Montmorency à Castelnaudary. L’inscription, gravée sur l’emplacement présumé du château au bas Moyen-âge, est inscrite à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1930.

Quelques mètres plus loin, dans la rue du donjon, une autre inscription se veut – elle aussi – rappeler la venue de Louis XIII. Elaborée après 1930 et avant 1980, elle est encastrée dans la façade supposée de l’ancien four banal. Cette habitation particulière – très remaniée – conserve des traces au premier étage de hautes fenêtres rectangulaires en grès. Sa façade, construite en grand appareil, est dotée de deux consoles en quart de rond à son angle.

De l’autre côté du noyau villageois, à l’intersection de la rue Bayard et de la rue de Provence, une énigmatique tête sculptée orne le linteau de porte d’une maison d’habitation. Ce haut-relief en grès représente un visage encadré d’une épaisse chevelure incrustée de fruits, figurant une divinité romaine d’abondance : Pomone ou Bacchus ? utilisé en réemploi, cet élément pourrait être issu d’une statue d’extérieur dont la datation ne semble pas antérieure au XVIIème siècle. On pourrait se hasarder à évoquer la provenance du mausolée de la famille de Lordat, érigé vers 1789 et démantelé en 1793.

Le XVIIIème siècle a laissé son empreinte sur deux linteaux de portes d’habitations situées rue Viroligier. Les clefs gravées en creux portent les dates respectives 1778 et 1792.

Enfin, rue Alazaïs Raseïre et rue des jardiniers, on peut apercevoir deux anciennes bornes-fontaines de la fin du XIXème siècle ou du début du XXème siècle, où demeurent encore le bras balancier et le robinet en fonte.

Hors de la circulade mais tout proche, on remarquera l’architecture métallique des halles Claude Nougaro. De plan octogonal, ces halles sont un exemple du style « Art nouveau » en vogue en 1907. Rénovées en 1947 puis en 1996, elles n’assurent plus la fonction de marché mais abritent désormais des événements culturels ou associatifs.