En ce 8 mai 2015, le Monument aux Morts de la ville de Bram a attiré la « foule des grands jours » venue se souvenir et célébrer à l’unisson la « victoire du 8 mai 1945 ».

Autour de Mme le Maire et son équipe, des associations patriotiques et d’anciens combattants, du Conseil Municipal des Jeunes, des musiciens de l’Union Musicale des « Sans-Souci », des porte-drapeaux et des piquets d’honneur de la Gendarmerie Nationale, du Centre de Transmission de la Marine Nationale France Sud, du corps des sapeurs-pompiers de Bram, plus de 200 citoyens de tous âges se sont réunis à l’occasion du 70ème anniversaire de la capitulation nazie et de la libération des camps afin de rendre hommage à celles et ceux qui se sont battus pour notre liberté !

Découvrez ci-dessous le discours prononcé par Claudie Méjean, Maire de Bram, au cours de la cérémonie :

Bramais de toutes les générations, nous sommes rassemblés aujourd’hui pour fêter le 70ème anniversaire de la Victoire sur le Nazisme, sur la barbarie.

Le 8 mai 1945 marque la fin d’un long cauchemar, la fin d’une des plus grandes tragédies de l’histoire. Au nom d’une idéologie faite de haine et d’intolérance, construite sur le mensonge, la peur, la cruauté, fondée sur la négation absolue de la dignité humaine, près de 60 millions d’hommes, de femmes et d’enfants ont été sacrifiés ; des villes entièrement rasées n’étaient plus que des noms sur une carte, les bombardements, les arrestations, les déportations, la faim, la peur étaient le quotidien.

Le 8 mai 1945, c’est la fin de ce temps de la crainte et l’aboutissement du temps de l’espoir.

Nous sommes ici présents pour rendre hommage à tous ces anonymes qui sauvèrent des milliers d’enfants juifs de l’extermination en les cachant, en leur procurant de faux papiers. Nous nous devons de rendre hommage à toutes ces femmes et tous ces hommes épris de liberté et de justice qui se sont engagés dans la résistance ou ont rejoint les maquis.

L’aude a compté des maquisards, notamment le Corps Franc de la Montagne Noire, dont le maquis de Trassanel. Début août 1944, le groupe est attaqué par l’aviation nazie. Il reçoit alors l’ordre de se replier sur la grotte de Trassanel, poursuivi par des patrouilles allemandes. Qui débarquèrent par surprise au Picarot, et prirent l’arrière-garde sans même avoir besoin de combattre. Les prisonniers sont torturés, sept sont exécutés d’une balle dans la nuque à la « Pierre Planté ». A l’aube du8 août, alertés de la présence allemande, alors qu’ils décident de s’enfuir par un ravin, l’ennemi les mitraille, faisant de nombreux morts. Une trentaine sont pris, conduits à Trassanel, dont le maire Edmond Agniel venait d’être pendu, ayant refusé de collaborer avec les occupants. Les Allemands fusillent alors 19 maquisards morts pour la France.

Nous sommes ici présents surtout pour transmettre la mémoire de ces évènements. Il faut rappeler que dans la période de crise des années 30, le refus de l’autre et l’antisémitisme se sont développés dans bon nombre de pays d’Europe, y compris le nôtre, la patrie des Droits de l’Homme. Il faut rappeler que c’estlégalement par les urnes qu’Hitler et le nazisme sont arrivés au pouvoir et qu’ainsi a pu se développer un régime basé sur le racisme et la xénophobie.

Et nous voilà en 2015 … 70 ans après, des voix s’élèvent encore, en France mais aussi en Europe, fortes de xénophobie, de racisme ou encore d’homophobie. Ces voix portent la haine, la peur et le rejet de l’autre.

Nous ne pouvons pas et nous ne devons pas accepter cela. Nous devons condamner, avec courage et fermeté, ces discours. Nous devons accompagner notre société vers un « vivre ensemble » dans une France solidaire et humaniste. Pour que les enfants présents aujourd’hui puissent continuer à vivre dans une France de Liberté, d’Egalité, de Fraternité et de Solidarité. N’oublions pas les leçons de l’histoire.

Rappelons nous aussi que c’est en se fondant sur la solidarité entre tous que notre pays a pu se relever, se reconstruire, se projeter dans l’avenir.

Rappelons comment grâce à la volonté des pères fondateurs, les peuples et les nations d’Europe hier déchirés, sont aujourd’hui rassemblés sous la même bannière, protégés depuis 70 ans des affres de la guerre.

En ce jour de commémoration de la victoire des valeurs de la République et de la Démocratie sur la barbarie, le racisme et l’antisémitisme, méditons cette pensée du résistant héroïque que fut Pierre Brossolette : « Ce que nos morts attendent de nous, ce n’est pas un sanglot mais un élan … ».

Claudie Méjean, Maire de Bram

Retrouvez ci-après le message adressé par Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire :

En ce 8 mai 2015, la France commémore le 70e anniversaire de la fin des combats de la Seconde guerre mondiale en Europe.

Ces combats avaient commencé près de cinq ans auparavant. Cinq longues années de privation, de souffrances, d’exactions, de massacres durant lesquelles l’Europe fut mise à feu et à sang sous le joug nazi, des populations asservies, d’autres exterminées.Aujourd’hui, la France se souvient de toutes celles et de tous ceux qui ont souffert ; des familles condamnées à quitter leur terre, des victimes des bombardements, des prisonniers de guerre, des internes, des déportés.

La France se souvient aussi de toutes celles et de tous ceux qui contribuèrent à la victoire que nous commémorons aujourd’hui, toutes ces femmes et tous ces hommes auxquels nous devons d’être libres, tous ceux qui, aux heures les plus sombres de notre histoire, ont choisi, au péril de leur vie, d’embrasser la Résistance.

Certains rejoignirent les rangs de la France Libre pour continuer le combat aux côtés des Alliés, portant haut, d’Orient en Europe en passant par l’Afrique, les trois couleurs nationales. D’autres choisirent de mener, sur le territoire national, la lutte dans l’ombre. Des gestes isolés qui, dans un même élan et guidés par un idéal de liberté que ces femmes et ces hommes avaient en partage, formèrent ensuite des mouvements et réseaux de Résistance.

Leur engagement et leur sacrifice nous honorent et nous obligent. Cette année seront parmi nous les derniers témoins vivants d’une histoire qui constitue notre identité. 70 ans après, leurs voix continuent inlassablement de transmettre et d’enseigner. C’est à toute cette génération de la guerre que la Nation française rend hommage en ce 8 mai 2015. Un hommage rendu par la remise dlune légion d’honneur à plus de 1500 anciens à travers tout le territoire mais aussi un hommage rendu par la voix de la jeunesse, appelée à participer à cette journée commémorative.

En ce 70e anniversaire, souvenons-nous que c’est dans les souffrances d’hier qu’ont germé l’incommensurable désir de paix et l’irréversible besoin d’Europe.
Souvenons-nous que c’est sur les ruines de cette guerre et au lendemain du traumatisme que fut la découverte de la Shoah, que les peuples trouvèrent la force de construire l’Europe.
Souvenons-nous enfin de ce que nous devons à cette jeunesse sacrifiée par la guerre et à cette génération de combattants et de résistants qui rendirent à la France sa liberté et sa fierté.

Nous leur devons en réalité plus que la liberté. Nous leur devons la paix, celle qui intervient au lendemain de la capitulation des armées nazies le 8 mai 1945. Elle paraît être une évidence. Elle est pourtant une valeur inestimable dont cette journée nationale nous rappelle le prix et la fragilité.

Jean-Marc Todeschini, Secrétaire d’État auprès du ministre de la défense, chargé des anciens combattants et de la mémoire