A l’occasion de l’événement « mai numérique », les essar[t]s vous invitent à prolonger la découverte des robes extraordinaires, engagée avec Catherine Cappeau, mais en passant pendant deux jours du papier au numérique avec l’artiste Maflohé Passedouet et « Tarentella », performance à voir absolument.

Tarentella révèle le désir de retrouver le goût de la magie, de l’exubérance, de la transe et du frissonnement communiquant, de retrouver plaisir à vibrer en connexion avec d’autres, de ritualiser un moment de vie et d’énergie échangée, de partager une expérience sensorielle intimiste.

De l’inertie d’un objet, faire surgir le mouvement … Assister à une métamorphose, redonner vie à une robe faite et peuplée de matières qui se métamorphosent quand on l’approche. La robe/parure capte les présences, le toucher, la lumière et les mouvements de ceux qui l’approchent et se manifeste en réagissant aux évènements tout autour.

Le public bramais va ainsi pouvoir vivre et faire vivre une expérience artistique envoutante : dans une pièce noire et dans une ambiance sonore particulière, Tarentella accueille le public, l’immergeant dans une autre dimension. Muni de lampes de poche, celui-ci est invité à s’approcher, explorer cette présence qui commence à réagir à la lumière, au toucher, à l’approche en frissonnant, émettant des sons, de la lumière … Peu à peu, en réaction au comportement du public tout autour, celle-ci s’anime, s’éclaire, s’exprime pour l’emmener dans une dramaturgie jusqu’à un point final culminant sonore, visuel, sensoriel et finir par envahir tout l’espace. L’obscurité retombe … seule reste la berceuse …

Le vêtement explore ici des métaphores pour construire des réseaux électroniques et sociaux. L’installation interroge à la fois le statut de l’individu, dont les contours physiques sont transformés par les interférences extérieures, et la fonction du vêtement comme espace fragile de protection.

Ainsi, témoin de l’univers en profonde mutation dans lequel nous vivons, l’intention particulière est portée sur les problématiques propres aux relations entre les individus, les systèmes informatiques et leurs extensions physiques…exploration des moyens technologiques de déprogrammation des perceptions.

On en vient à oublier qu’on est en présence d’un vêtement, car il perd ses caractéristiques fonctionnelles habituelles. L’ordre de communication habituel entre un objet statique et la contemplation passive de cet objet est renversé grâce à l’action du spectateur et à l’interactivité de la robe qui pilote ses propres métamorphoses. Une histoire d’ensorcellement, de magie blanche… le mythe de la Tarentelle est apparue comme une évidence faisant lien avec le propos..d’où le nom de l’installation.

La Tarentelle (tarenta en italien) tient son nom de l’araignée-loup, la tarentule, présente dans les régions méditerranéennes.

En Italie du Sud, dans la région des Pouilles, la morsure de cette araignée provoquait une maladie appelée « tarentisme ». En effet, la personne était agitée de convulsions ; couchée sur le dos, elle bougeait sur ses mains en se balançant comme sur une toile. Ces symptômes pourraient bien faire penser à une forme de catharsis, une sorte de libération du poids des conventions sociales, familiales, religieuses et des pulsions sexuelles.

L’expérience à laquelle nous vous convions est beaucoup moins risquée … mais elle ne vous laissera pas indifférents. Attention ! c’est pendant deux jours seulement.

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Tarentella, performance numérique interactive

Séance toutes les 15 minutes les samedi 23 et dimanche 24 mai 2015 de 13h00 à 18h30

Réservation conseillée au 09 67 25 40 66 ou culture@villedebram.fr

Entrée libre. Les abonnés « Vivre la Culture » sont prioritaires sur présentation de leur carte.

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Maflohé Passedouet : Auteur/scénographe plasticienne /directrice artistique de la Compagnie Mobilis-Immobilis ( www.mobilisimmobilis.com). Elle a notamment collaboré avec le département Art et Technologie de l’Image de Paris 8 sous l’impulsion d’ Edmond Couchot, Michel Bret et Marie-Hélène Tramus travaillant avec des neuroscientifiques pour développer ces systèmes intéractifs autour de la création d’ intelligences artificielles. Elle poursuit ses collaborations régulières avec Le laboratoire ATI et Cédric Plessiet, chercheur enseignant doctorant sur place, sur des dispositifs interactifs temps réels. Les dispositifs imaginés ont tendance à solliciter la participation du corps entier. Cette démarche replace le corps au centre de la création artistique, non pas le corps réaliste de la synthèse, mais le corps senti et « acté » du spectateur se découvrant dans l’interactivité une nouvelle perception, la sienne propre et celle de la machine. Par ce détour technologique l’attention portée à la corporéité reprend ainsi une place qu’elle a en peu perdue dans un certain art contemporain. Ses créations ont été présentées en France et à l’étranger.Tarentella est sa 6ème installation.

Martin Hermant : Ingénieur en informatique et électronique. Martin s’est rapidement tourné vers l’interaction des nouvelles technologies et de l’art. Après une formation au conservatoire en technique du son, un master Art-Science et technologie, il cofonde la compagnie d’art numérique Un des sens et occupe la place de technicien nouvelles technologies sur différentes créations, comme Cyto(Un des sens – Danse Augmentée), Bionic Orchestra 2.0 (Bionic Orchestra – Beat-Box augmenté), Tarentella (mobillis immobillis – Robe interactive comportementale).

Aurélien Conil : Ingénieur en informatique et électronicien. Musicien violoniste, Aurélien s’est formé en ingenierie informatique et électronique.Il co-fonde la compagnie d’art numérique Un des sens avec Martin Hermant pour travailler sur les interactions hommesmachines. Il développe le comportement des robots danseurs de la création Robots de Blanca Li qu’il suit actuellement en tournée et a travaillé sur Tarentella.

Nathalie Guichon : Costumière-plasticienne Après des études aux beaux arts et en haute couture, c’est par passion que Nathalie s’oriente vers les costumes, accessoires et décors de spectacles. Sensible aux humeurs, aux couleurs, aux matières, elle s’entoure de danseurs, circassiens, acteurs, conteurs pour faire vibrer les cordes de sa créativité et partager les plaisirs des rencontres artistiques. Depuis une quinzaine d’années, une trentaine de compagnie lui sont fidèles de Marseille à Paris en passant par Annecy, Aix les bains et la Maurienne. Ses costumes ont été vus au Canada avec la compagnie « la métacarpe », en Guyane avec la conteuse Agnès Dumouchel, en Nouvelle Calédonie avec La conteuse Florence Ferin, plusieurs fois ses créations ont été primées au concours « atout fil » à Vauvert. Assistée de Alice Lajus, stagiaire couture

Sébastien Egleme : Compositeur-musicien Après le conservatoire, l’orchestre symphonique, l’ensemble baroque, la fac de musicologie, l’improvisation libre, le trio punk, le groupe de chanson française, les scènes électro-hip-hop, Sébastien Eglème axe aujourd’hui son travail autour de la création. Membre de divers collectifs artistiques (Le MaTriCe…, l’Ensemble Orchestral de la Freta, Résonance Contemporaine, le quatuor Pli, la Cie Les sangs cailloux), sa recherche se situe au croisement des pratiques artistiques (musiques, vidéo, arts numériques, théâtre…). C’est au coeur même des processus et dispositifs de création qu’il lui paraît important et nécessaire de la placer.