Les échos du Conseil Municipal du 17/07/2020

Réunis le vendredi 17 juillet pour une nouvelle séance de Conseil Municipal avant la « trève estivale », les élus municipaux ont étudié une quinzaine de points à l’ordre du jour, parmi lesquels les traditionnelles délibérations d’ordre administratif, et ont acté le lancement de plusieurs projets et dispositifs.

Côté travaux, la remise en état des toitures de la Médiathèque, de l’Espace Culturel et de l’Espace Jeunes (situés sur le parking du collège) a été approuvée pour un montant de 192 000€, qui sera totalement pris en charge par les assurances suite à des défauts d’étanchéité régulièrement constatés sur les bâtiments concernés. Ce chantier sera réalisé dès le mois d’août, pour une période de 3 mois.

Dans un souci de maitrise de ses consommations énergétiques et de développement des énergies renouvelables, la municipalité a aussi choisi d’adhérer à la « mission d’analyse d’opportunité bois-énergie » coordonnée par le Syndicat Audois des Energies et du Numérique (le SYADEN). Cette étude permettra d’envisager des solutions alternatives au chauffage pour différents bâtiments communaux comme les écoles maternelle et élémentaire et l’Espace Idéal.

Lors de cette séance, le Conseil Municipal s’est également engagé à poursuivre sa politique de lutte contre l’habitat indigne et contre la précarité énergétique, déjà mise en œuvre depuis 2017 à travers l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH) et bientôt complétée par l’instauration d’un nouveau dispositif : le « permis de louer ». Cette nouvelle opération – dont l’objectif est de s’assurer que les logements mis à la location sur le périmètre du centre-bourg (dans un premier temps) ne soient ni insalubres, ni impropres à un usage d’habitation – entrera en vigueur au 1er trimestre 2020, à l’issue des 6 mois de « délai règlementaire » nécessaires pour informer les bailleurs. Toutes les modalités du dispositif seront bien sûr précisées dans les semaines à venir.

Enfin, pour clôturer la réunion, nos élus ont adopté à l’unanimité, sur proposition de Mme le Maire, une « motion contre la glottophobie » suite aux commentaires et railleries sur « l’accent du sud » engendrées par la nomination du nouveau Premier Ministre. A travers ce texte symbolique et riche de sens (voir ci-après), les membres du Conseil Municipal ont souhaité manifester leur attachement au vivre ensemble, à la pluralité des individus et des sonorités linguistiques, et à l’acceptation de l’autre dans sa singularité, mais surtout se positionner, au nom de toute la ville, contre toute forme de discrimination !

Il vient du nord, du sud, de l’est ou de l’ouest.
Il est africain, Bramais, toulousain, ultramarin, ibérique, parisien, alsacien ou marseillais.
Il est multiple, varié, rocailleux, coloré, riant, sifflant, chantant, …
et pourtant d’aucuns voudraient qu’il n’en existe qu’un seul, normé, stéréotypé, lisse et sans relief.

L’accent est ce qui donne de la couleur aux paroles que nous prononçons, la mélodie de nos phrases. Il est le reflet de la terre d’où nous venons comme des origines plurielles de celles et ceux qui nous ont appris ce qui fait aujourd’hui nation : une langue commune, le français.

L’arrivée récente dans le landerneau médiatique de personnalités politiques à l’accent chantant a vu s’amplifier cette forme de discrimination d’un individu ou d’un groupe en raison de son accent que les sciences humaines nomment glottophobie.

Et pourtant, sans nous en rendre compte tellement cela semble naturel, nous sommes tous, pour l’autre, porteur d’un accent.

Le formatage médiatique et la centralisation francilienne de l’exercice du pouvoir et de la diffusion de l’information tendent à laisser croire qu’il y aurait un accent officiel et qu’en dévier constituerait une anormalité.

Nous dénonçons cette condescendance en totale contradiction avec les fondamentaux de notre république, une et indivisible.

L’accent est une richesse de la diversité dans l’unité de notre langue.

Par cette motion, la ville de Bram manifeste son attachement au vivre ensemble, à la pluralité des individus et des sonorités linguistiques et à l’acceptation de l’autre dans sa singularité.
De la même façon que nous condamnons toutes les discriminations, liées à l’origine ethnique, au genre, à l’orientation sexuelle, nous condamnons par cet acte l’ostracisme lié à l’accent.